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Olivier Cape présente " La Quête" son premier ouvrage autobiographique paru en février 2013.

Publié par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

La Quête : 312 pages
La Quête : 312 pages

La Quête : 312 pages

 

Le petit garçon

Laissez-moi vous conter l’histoire d’un petit garçon qui venait des étoiles et qui avait perdu son chemin. Il n’aimait pas l’école des hommes et préférait la leçon des prairies, du vent et de la pluie.

Un petit garçon qui se sentait à l’étroit, tout étriqué dans une seule existence. Un petit garçon qui dès le début eu la sensation d’être un tout petit, mais tout petit morceau d’un énorme puzzle.

Eh bien ! La vie allait le prendre par la main, lui donner des leçons qui font mal bien sûr, mais qui font également du bien.

Eh bien ! La vie allait lui parler, lui chuchoter, chercher à le rassurer, lui faire comprendre qu’il n’avait jamais été ni perdu, ni seul.

Mais lui le petit garçon, il était sourd, il n’entendait pas les paroles de la vie, caché qu’il était sous son heaume de chevalier.

Ainsi, les années avaient passé et blessé sans cesse le petit garçon, dans son corps mais surtout dans son cœur. Il ne croyait plus en grand-chose le petit garçon, il était devenu vieux et triste. Très vieux et très triste.

Un jour n’en pouvant plus, il parla à la vie, ou plutôt, il se parla à lui-même, se disant que trop c’était trop, qu’il était à bout, qu’il demandait de l’aide.

Alors vint une voix, pour lui conter qu’il avait toujours été, qu’il n’était pas perdu, qu’on lui parlait depuis longtemps mais qu’il ne voulait pas entendre. Qu’on le protégeait mais qu’il ne voulait pas comprendre. Qu’on l’aimait mais qu’il ne voulait pas y croire.

Alors le petit garçon retira son heaume et son armure, baissa sa garde et comprit que la magie pouvait exister ; qu’elle opérait partout autour de lui, imprégnant chaque chose et chaque être, qu’il suffisait de prendre le temps de regarder.

Depuis, il est parti libre le petit garçon, laissant derrière lui une vieille armure dans laquelle il s’était protégé durant tant d’années.

Il sait désormais où il va, il n’a plus besoin d’elle. Il n’a plus peur, il n’est plus seul. D’ailleurs, il ne l’a jamais été.

Moralité : grand ou petit, il faut croire aux contes de fées !

Introduction

Je suis un illustre inconnu comme tant d’autres. Né le 9 août 1960 dans cet endroit charmant que l’on nomme Calais. Enfant unique d’un couple simple, à la vie simple. J’aurai durant toute mon enfance souffert de la solitude. J’ai su en faire une alliée, l’apprivoiser, lui donner un nom. Beaucoup de gens en ont peur et se noient dans un océan relationnel artificiel et souvent sans lendemain. Ils se leurrent, se mentent à eux-mêmes. Seule la réalité compte, on naît seul, on meurt seul. Entre deux, on s’accommode, on rencontre des individus, de futurs amis, de futurs ennemis. Celui ou celle qui deviendra notre conjoint, pour la vie ou un morceau de vie. C’est bien, c’est beau ! Souvent malheureusement, cela dérape.

En écrivant ces mots, je regarde au mur de mon bureau le petit garçon que j’étais, il y a très longtemps. Un univers de bandes dessinées, de soldats de plomb. Un doux rêveur, un contemplatif, le cauchemar des instituteurs, un enfant qui n’écoute pas, capable de regarder des fourmis durant des heures. Un gosse dont l’esprit n’était jamais en place et encore moins en classe. Gambader durant des heures dans les pâturages derrière chez mon grand-père, me prendre pour un aventurier, construire des cabanes en bois, réaliser des arcs, des flèches, des lances, passer des journées à ramener des épinoches dans de grandes bassines, reconstituer leur bio top, ou tout du moins essayer.

Rien de bien particulier direz-vous ! Tel était pourtant ma réalité, un sauvage, un solitaire. Mon premier vélo fut un moyen d’évasion extraordinaire. Souvent, j’ai longé les champs, en initiateur du VTT bien avant l’heure. Partant à l’aventure pensant me retrouver loin, très loin, j’ai souvent tourné en rond à 1km de chez moi. Quelquefois néanmoins, je me suis retrouvé dans des endroits d’où j’avais peine à revenir.

J’ai le souvenir étrange de ces journées d’été chaudes et orageuses, du temps où cela voulait encore dire quelque chose. Le moment où la speakerine sur l’antenne de RTL égrainait la météo des plages. Cette nostalgie qui m’emportait alors me serrait le cœur : Tous ces lieux, ces gens que je ne connaissais pas et ne connaîtrais jamais. Des moments proche du malaise, où j’aurais aimé être, terme que l’on n’utilisait pas alors je pense, capable de bilocation.

Faire le grand écart entre ma solitude et le besoin de partager avec le plus grand nombre. Cette sensation d’appartenance au « grand tout », ce lointain souvenir diffus d’un avant.

D’un avant quoi ?

Cette impression profonde de n’être pas comme les autres, ou tout simplement, mais le comprendrais-je bien tard, d’être peut-être sur les rails, sur la bonne route, mais loin, très loin de cette société et de son éducation castratrice. Ce carcan éducatif qui, jour après jour, gomme, élude, évapore cette douce réalité d’être proche de la vraie vie, cette existence pour laquelle l’humanité est faite. Ou plutôt dirais-je cette vie à laquelle nous avons droit et à laquelle toutes et tous aspirent de plus en plus.

Ecorché j’étais, écorché je suis longtemps, très longtemps resté. Il aura fallu une armure pour ce corps écorché. Elle a été là, ne m’a pas quitté durant des décennies. Les moments durant lesquels j’ai baissé la garde dans ces petits morceaux de vie que je vous invite à découvrir, j’ai laissé passer des individus plus ou moins sordides.

Je vous invite à les découvrir à la foire aux monstres, au panthéon du bestiaire tout au long de cet ouvrage. Souvent, je me suis demandé : « Il est où le petit garçon d’il y a 40 ans ? Qu’en reste-il ? »

C’était avant de comprendre. Ah ! Sans doute direz-vous en me lisant : « Il lui en aura fallu du temps pour comprendre !  Mais pour comprendre quoi au fait !? » Je vous répondrai : « Il vaut mieux tard que jamais ! Et surtout beaucoup ne comprennent jamais ! ».

Il n’est nullement question de noirceur dans ces phrases, bien que le contraire semble transpirer des mots. Ces lignes sont et seront je l’espère un formidable cri d’espoir salutaire, j’ose l’espérer à plus d’un. Il m’aura fallu plonger au plus profond de mes problèmes (maladie, trahison, procès en tous genres, divorces, problèmes financiers), « toucher le fond » comme on sait si bien dire dans le langage populaire, laisser de sinistres individus m’entourer pour mieux me trahir. J’irai ainsi en apnée au fond du bassin durant de nombreuses années, de nombreux chapitres. Mais lorsque miraculeusement j’émergerai la tête de l’eau, ce sera l’illumination. J’aurai enfin compris que j’étais le seul metteur en scène de mon rêve ou plutôt de mon cauchemar. Tous ces monstres qui venaient à moi n’étaient attirés que par l’odeur de ma propre trahison. Cette synergie qui fait de nous l’acteur et l’auteur essentiel de notre existence, laissez-moi aux long de ces pages vous la faire appréhender.

Tel est mon seul et unique but. Vous me ferez un merveilleux cadeau si mon humble expérience peut s’avérer pour vous de quelque utilité. Je ne doute pas que pour certains, et même beaucoup, il en soit ainsi.

Quant à mes monstres, toutes ces bestioles qui m’ont mordu et donné du fil à retordre, ils ne sont pas morts. Je les ai épargnés, je leur ai même réservé un sort inattendu.

Bonne lecture.

Olivier