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Le rêve d’Huxley

Publié le par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

Qu’arrive-t-il lorsque la biologie et les technologies numériques fusionnent ?

Tout comme l’arrivée du numérique et des IPhone a su, en son temps, bousculer nos vies, avec le rêve d’Huxley, nous sommes à la veille d’une autre perturbation de même ampleur.

Les technologies numériques et les systèmes biologiques commencent à se fusionner d’une manière qui fait saliver à l’avance Davos et sa clique de vendus. Elle va bouleverser en profondeur nos hypothèses sur la société, sur l’économie et sur notre corps. C’est ce que l’on appelle la convergence bio numérique.

Tel que le voit le vieux Klaus, elle va modifier notre corps, notre esprit et notre comportement. Elle va, entre autres, modifier ou créer d’autres organismes ; des écosystèmes. À grand renfort de « poussière intelligente », elle va également percevoir, stocker, traiter et transmettre des renseignements nous concernant, nous, et notre espace de vie, ne nous laissant plus aucun espace de sérénité.

Elle va gérer l’innovation dans le domaine de la biologie ; structurer et gérer la production et les chaînes d’approvisionnement.

La technologie numérique peut être incorporée dans des organismes et des composantes biologiques. Le croisement physique, la manipulation et la fusion de la biologie et du numérique créent des formes hybrides de vie et de technologie, chacune possédant souvent des capacités accrues. Il existe déjà des robots dotés d’un cerveau biologique et des corps biologiques dotés d’un cerveau numérique, de même que des interfaces homme-ordinateur et cerveau-machine.

Toutes les technologies ici dépeintes n’en sont plus au stade balbutient, elles sont efficientes.

L’utilisation médicale d’appareils numériques sur l’être humain constitue cette monstrueuse dystopie au sein de laquelle nous plonge adroitement le Covid-19. Ils sont capables de créer des insectes manipulés par des moyens numériques de surveillance.

Grace aux technologies numériques, l’apprentissage automatique permet dès lors une compréhension approfondie du biologique désormais soumis à des influences et à des manipulations qui étaient impossibles il y a seulement quelques années. L’association du séquençage de gènes à l’intelligence artificielle permet de comprendre l’expression génétique, que l’on peut ensuite utiliser pour modifier des organismes, voire créer des organismes entièrement synthétiques.

La technique CRISPR-Cas9 en fait partie. L’incrémentation de réseaux neuronaux artificiels, systèmes informatiques conçus sur le modèle des cerveaux biologiques, sont un exemple de la manière dont la compréhension de la biologie façonne la technologie numérique. Chaque jour qui passe, la frontière s’estompe entre ce que nous considérons comme naturel ou organique, d’une part, et ce qui est numérique, technique ou synthétique de l’autre.

Une troisième forme de convergence bionumérique met en jeu un bouleversement des perspectives capable de remodeler nos cadres et nos approches dans les domaines du biologique et du numérique, en accélérant la fusion de ces deux domaines. Plus grave encore, marchant allégrement sur les plates-bandes du Grand JARDINIER, nous pourrions être témoins de l’abandon de l’idée selon laquelle les organismes vivants et non vivants sont fondamentalement différents.

Tout cela laisse à penser que les sciences biologiques et la biotechnologie sont à l’aube d’une période de croissance rapide semblable ou encore plus rapide que celle du calcul numérique vers 1985. Cette année-là, Microsoft introduisait le système d’exploitation Windows 1.0. L’informatique pénétrait le marché de masse. Or, la convergence bionumérique présente des signes semblables.

Après l’imprimante 3D déjà révolutionnaire, nous pourrions voir arriver très vite les bio-imprimantes, qui créent des tissus organiques et les machines de biologie synthétique qui peuvent être programmées pour créer des organismes entièrement nouveaux. La convergence de ces domaines pourrait provoquer des changements systémiques dans tous les secteurs et avoir des répercussions sur les politiques. Les gouvernements peuvent s’attendre à devoir aider à gérer les risques et à saisir les occasions qui pourraient se présenter.

À partir de cette ligne laissez -donc s’exprimer l’écrivain « fou », le complotiste que je suis. C’est parti !

Une journée ordinaire de l’année 2040.

Mon intelligence artificielle me recommande une prise de vitamines. En effet, au réveil, mes constantes biologiques sont mauvaises et un bip strident  m’indique sur le ton du reproche que j’ai refusé d’avaler la capsule intelligente censée m’octroyer, toutes les dix heures, 100 microgrammes de vitamine C synthétique. Mon IA exige  une « journée au bois ». Je réponds par la pensée «d’accord mais plus tard ». Mon IA (intelligence artificielle) et mon implant neural se chargent du reste.

Durant ma prise de repas artificiel, elle me projette mentalement le déroulé de ma journée ainsi que mon suivi de sommeil complété de celui de l'activité mon appartement. Les vidéos de surveillance enregistrés par mes insectes-robots m’indiquent que l’appartement a été préservé de tout intrus (y compris d’autres insectes-robots) et que mon implant cérébral n’a subi aucune tentative d’hacking hier soir, ou durant la nuit.

La température de l’appartement s’élève graduellement en fonction des constantes imposées par le gouvernement mondial et sa représentante pour l’écologie : Greta Thunberg devenue ministre.

Grâce à un cycle quotidien, la température qui ne doit nullement dépasser les 17 degrés dans mon 20 m2 imposé, s’adapte constamment en fonction de l’heure et de la saison. Le code du bâtiment et de toutes les maisons doivent obligatoirement s’autoréguler à des fins d’efficacité. Comme tous les bâtiments, le mien filtre continuellement l’air et capture le carbone. Je vérifie la mesure de la compensation de mes émissions de carbone, pour connaître le nombre de crédits que je recevrai. Ils me permettront de voyager par tranche de 100 km pour chaque point obtenu, si la contribution de mon appartement et de la maison dans son ensemble contribuent tous positivement au programme gouvernemental d’atténuation du changement climatique.

Chaque locataire contrevenant fait baisser la moyenne de l’immeuble qui vient s’imputer sur les points de chacun. Tout contrevenant subit alors une réprimande générale et son profil est instantanément divulguer à toutes les IA des locataires alentours.

Après mon petit déjeuner, je me dirige vers la salle de bain, je m’arrête à la fenêtre pour admirer les arbres synthétiques qui grandissent de jour en jour. J’observe du coin de l’œil l’ouvrier imprimante 3D qui s’affaire sur la façade de l’immeuble en face. L’imprimante 3D robotisée escalade la structure pour ajouter un polymère biologique renforcé sur des points de contrainte critiques qui ont lâchés lors de la précédente tempête résultat de la mauvaise gestion carbone des générations pré-Covid.

Mon IA ayant appelé le drone de transport pour me rendre au bureau, elle me rappelle de remplacer l’autocollant intelligent qui surveille en temps réel la composition chimique de mon sang et diffuse le trentième rappel de vaccin anti-coronavirus. Je reçois sur mon implant les dernières analyses de matière fécale que la municipalité a réalisé dans les tuyaux d’égout de l’immeuble.

Les miennes sont correctement échantillonnées grâce à mon ADN prélevé à la naissance. Seul un léger indice signale ma dernière prise d’alcool. Mon IA m’indique également que l’utilisation des antibiotiques autorisés par AstraZeneca aide à la surveillance de la santé publique et à la lutte contre les souches d’infection bactérienne résistantes aux antibiotiques.

Lorsque je rentrerai ce soir, dans la cuisine, la composition du jour de mon repas microbiotique choisi par mon laboratoire médical référent s’affichera à l’avant de mon réfrigérateur. Mon évier intelligent me permettra de choisir un mélange personnalisé pour mon eau potable déchlorée. Comme les immeubles de mon quartier partagent une ferme verticale, j’obtiens des crédits carbone en mangeant strictement les légumes et fruits biotiques produits sur le toit et fermentés par mon réfrigérateur. Ce dernier m’a également concocté des stimulants immunitaires, car nous approchons de la saison de la grippe et une souche à laquelle je risque d’être sensible a été détectée à quelques pas de mon immeuble.

Ce transport en drone jusqu’au siège de mon entreprise m’aura crevé. Je l’ai obtenu grâce à mes suppléments de points CO2. Dès demain, je reprends mon douillet télétravail à la maison dans mes deux mètres carrés de bureau virtuel. J’aime cet endroit et la ceinture de ma chaise à renforcement ostéomusculaire.

Machinalement, je m’appuie au dossier et vois passer sur l’écran le compte rendu de mes collègues qui terminent leur journée de travail à l’autre bout du monde.  C’est merveilleux de réaliser à quel point nous sommes tous connectés intimement dans cette biosphère numérique. Quand je pense qu’il y a seulement vingt ans, juste avant la pandémie de 2020, les gens prenaient la voiture ou le train afin d’aller à l’école, au lycée, travailler, ou faire leurs courses multipliant ainsi les risques pathogènes. Quelle horreur !

Fin du rêve, ou plutôt du cauchemar à mon sens. Dès lors, comprenez-vous pourquoi, durant le premier confinement, ils se sont dépêchés de déployer la 5G ?

À suivre.

Olivier

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