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ZION OU L’AVENEMENT DE ZORGLUB (partie 9)

Publié le par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

Retour à la première partie : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/05/zion-ou-l-avenement-de-zorglub-partie-1.html         

La situation s’en trouvait exacerbée par l’intervention des émigrés d’Allemagne et de Tchécoslovaquie qui ne ménageaient aucun mot pour inciter le public à toutes les formes de diffamation, faisant l’éloge de la liberté aux États-Unis, qu’ils opposaient aux États totalitaires.

Dans cette campagne extrêmement bien préparée et menée par-dessus tout contre le national-socialisme, la Russie soviétique était presque complètement exclue, ainsi que l’Espagne rouge. Comme c’est étrange ?

C’est l’ingénierie sociale qui marchait déjà bon train afin de créer artificiellement une psychose de guerre.

On affirmait au peuple étasunien que la paix en Europe ne tenait plus qu’à un fil, et que la guerre était inévitable. Dans le même temps, on lui affirmait sans équivoque qu’en cas de guerre mondiale, les États-Unis devraient également prendre une part active pour défendre les slogans de la liberté et de la démocratie dans le monde.

Roosevelt, le premier à exprimer de la haine contre le fascisme, répondait ainsi à deux desseins : détourner l’attention du peuple des problèmes politiques intérieurs, surtout la lutte entre le capital et le travail.

Deuxièmement, en créant une psychose de guerre, il voulait amener le peuple étasunien à accepter un énorme programme d’armement qui dépassait et de loin les besoins de défense des États-Unis. Le marché du travail ne faisait qu’empirer avec douze millions de chômeurs.

Des sommes colossales, les milliards que le trésor déboursait, maintenaient seuls un certain niveau de paix dans le pays. L’effervescence et l’indignation de l’opinion publique, et le grave conflit qui opposait d’une part les entreprises privées et les énormes trusts, et d’autre part les forces du travail, avaient créé de nombreux ennemis face à Roosevelt.

Voilà pourquoi, Roosevelt, en acteur politique avisé et expert de la mentalité étasunienne, avait, style Macron, rapidement détourné l’attention du public de la situation intérieur pour l’arrimer à la politique étrangère. Les accords de Munich se sont alors présentés à lui comme un cadeau du ciel. Il les a décrit comme une capitulation de la France et de l’Angleterre face au militarisme allemand belliqueux.

La haine, répandue contre tout ce qui est d’une manière ou d’une autre relié au nazisme allemand s’est encore enflammée par la politique brutale menée en Allemagne contre les Juifs et par le problème des émigrés. Les intellectuels juifs prirent part à cette action, ainsi que d’autres, amis personnels du président Roosevelt.

Ils firent de lui le champion des droits de l’homme, de la liberté de religion et de la liberté d’expression. Ces groupes occupant les positions les plus élevées au sein du gouvernement étasunien voulaient se faire passer pour les représentants du « vrai américanisme » et les « défenseurs de la démocratie ».

Ils étaient tous reliés de manière indissoluble à la communauté juive internationale.

Pour cette internationale juive, préoccupée par-dessus tout par les intérêts de sa race « élue », dépeindre le président des États-Unis comme le champion « idéaliste » des droits de l’homme constituait une action très avisée.

La guerre mondiale qui approchait, et à laquelle les Juifs aspiraient de manière très consciente, détournait machiavéliquement l’attention du public de l’antisémitisme, qui connaissait une croissance constante aux États-Unis, en parlant de la nécessité de défendre les religions et la liberté individuelle contre l’agression.

Le 16 janvier 1939, Potocki, l’ambassadeur de Pologne, rapportait au ministère des affaires de Varsovie une autre longue conversation qu’il avait eu avec l’envoyé personnel de Roosevelt, William Bullitt. Selon les termes de Bullitt, Roosevelt attendait de lui qu’il incite la France et la Grande-Bretagne à mettre fin à toute sorte de compromis avec les pays totalitaires.

Elles ne devaient pas entrer dans des discussions visant à une forme ou une autre de changement territorial. En contrepartie, elles disposeraient de l’assurance morale que les États-Unis allaient abandonner la politique d’isolement et seraient prêts à intervenir activement aux côtés de la Grande-Bretagne et de la France en cas de guerre.

La situation internationale devait être considérée par les cercles officiels comme extrêmement grave. Ceux qui tenaient le pouvoir avaient pour opinion que si la guerre devait éclater entre d’une part la Grande-Bretagne et la France, et d’autre part l’Allemagne et l’Italie, et si la Grande-Bretagne et la France devaient la perdre, les Allemands mettraient en danger les véritables intérêts des États-Unis sur le continent américain.

Voilà pourquoi l’ambassadeur Bullitt déclarait : « Si la guerre doit éclater, nous n’y prendrons pas part au début, mais nous la finirons. »

Le 7 mars 1939, l’ambassadeur Potocki envoyait à son gouvernement de Varsovie un rapport remarquablement lucide et perspicace sur la politique étrangère menée par Roosevelt.

Plus tard, le 28 octobre 1940, il serait rendu public dans les journaux allemands, avec une reproduction à l’identique. Le principal journal du parti national socialiste, le Voelkischer Beobachter, publia le rapport de l’ambassadeur avec entre autres cette observation : « … Dans l’intérêt de la vérité historique, il est important pour nous de montrer que les activités belliqueuses de la diplomatie étasunienne, particulièrement en Europe, sont une fois de plus révélées et prouvées par ce document. »

Ce qu’il est encore intéressant de relever ici, c’est que malgré les horreurs perpétrées par Lénine et ensuite Staline, l’URSS n’était pas intégrée au « camp du mal absolu ». Le public étasunien considérait la Russie comme appartenant au camp des démocraties.

Ce fut également le cas durant la guerre civile en Espagne, où lesdits Loyalistes étaient considérés comme des défenseurs de l’idée démocratique.

Bien entendu, dans les rouages politiques qui écrasent sans encombre tout ce qui ne va pas dans le sens étasunien : celui « du droit », Roosevelt aurait été heureux de voir l’Armée rouge émerger comme victorieuse d’un conflit contre le Japon. C’est pour cette raison que les sympathies de son gouvernement se portaient clairement vers la Chine, qui avait reçu une aide financière considérable, en millions de dollars.

Néanmoins, jusqu’au bout, les Allemands feront confiance au bon sens du petit peuple américain ainsi qu’aux représentants et sénateurs, qui étaient tous censés avoir le dernier mot. Les nazis pensaient que la possibilité de voir les États-Unis entrer en guerre comme en 1917 n’était pas très élevée.

Se souvenant trop bien de la déclaration du traité de Versailles, et de la phrase célèbre, affirmant que la guerre était destinée à préserver le monde pour la démocratie. Ni le traité de Versailles, ni ce slogan, n’avaient réconcilié les Américains avec cette grande boucherie.

Crise de 1929 aidant, des millions en conservaient un arrière-goût amer en raison des milliards de dollars d’impayés que les États européens devaient toujours aux États-Unis.

La majorité des États du mid-West et de l’Ouest, où prédominait la composante rurale, voulait donc à tout prix éviter tout implication dans les conflits européens. Et l’Allemagne comptait un peu trop sur ce fait établi.

C’était penser sans l’ingénierie sociale.

Les Polonais, quant à eux, se méfiaient de la puissance allemande, néanmoins, à l’inverse de FDR qui les rejetait ouvertement, le gouvernement polonais soutenait les accords de Munich de 1938. En effet, une petite portion de territoire polonais, qui avait été rattachée à la Tchécoslovaquie contre la volonté de ses habitants, s’en trouvait réunifiée à la Pologne selon les termes de ces accords.

Côté allemand, les accords du Munich accordaient l’auto-détermination aux trois millions et demi d’Allemands de Tchécoslovaquie et réglaient une crise européenne majeure.

Nous avons ici un des cas où Roosevelt a semé la zizanie en les dénonçant comme une capitulation honteuse et humiliante au chantage allemand.

Je pense sans me tromper que les politiques polonais voyaient alors avec mépris Roosevelt, comme une espèce de Biden actuel. Roosevelt poussait les États-Unis dans la guerre pour détourner l’attention du public de ses échecs en matière de politique intérieure.

Au risque de paraitre pronazi, ce que je ne suis nullement, pour décrire la complexité des relations germano-polonaises entre 1933 et 1939, il me faudrait des centaines de pages.

Néanmoins, il faut bien reconnaitre que les Polonais ont longtemps cherché la petite bête à notre tonton nazi. L’attaque lancée par l’Allemagne contre la Pologne à l’aube du 1er septembre 1939, découle de nombreux faits.

Notamment du fait que la Pologne était allée jusqu’à refuser de négocier au sujet de l’auto-détermination de la ville allemande de Dantzig et de la minorité ethnique allemande qui vivait dans ledit Couloir polonais.

Hitler a agi quelque peu comme Poutine vis-à-vis des minorités russes du Donbass massacrés par les pronazis de Kiev.

Il s’est senti obligé de recourir aux armes, lorsqu’il lança cette attaque, en réponse à une campagne polonaise de terreur et de dépossession contre le million et demi d’Allemands ethniques qui vivaient sous administration polonaise. À mon sens, si une action militaire fut jamais justifiée avant celle de Poutine en Ukraine, ce fut bien la campagne allemande contre la Pologne, en 1939.

Croyant bêtement à l’aide militaire de la perfide Albion, les Polonais jouaient depuis un bon moment les gros bras, pensant que la puissance allemande était une illusion. Ils se voyaient déjà à Berlin en quelques semaines.

Pensez alors à nos va-t’en guerre de dirigeants européens actuels, car ce conflit strictement circonscrit entre l’Allemagne et la Pologne ne fut transformé en conflagration à l’échelle de l’Europe que par les déclarations de guerre britannique et française contre l’Allemagne.

Bien entendu, Edward Raczynski, l’ambassadeur de Pologne à Londres entre 1934 et 1945, au même titre que beaucoup d’autres, a confirmé l’authenticité des documents dans son journal personnel, publié en 1963 sous le titre In Allied London.

Mais les intérêts américains prévalaient déjà.

Après la guerre, les juges nommés par les Alliés, siégeant au tribunal de Nuremberg, refusèrent de reconnaître les documents polonais comme preuves, comme demandé par la défense allemande. Si ces documents avaient été estimés recevables, l’initiative de Nuremberg aurait moins ressemblé à un procès spectacle pour les vainqueurs, et aurait pu constituer une cour de justice internationale plus impartiale.

Deux diplomates étasuniens qui jouèrent des rôles particulièrement centraux dans la crise européenne de 1938-1939 sont mentionnés de manière répétée dans les documents polonais.

William C. Bullitt qui, officiellement était ambassadeur en France, était dans les faits le « super envoyé » de Roosevelt et son adjoint personnel en Europe. Comme son président, il était né avec une cuillère en argent à la bouche, d’une importante famille de banquiers de Philadelphie, membres du gratin de la ville, et Juif du côté de sa mère.

Fait important, Bullitt avait été l’un des assistants du président Wilson à la « conférence de paix » de Versailles. La même année, Wilson et Lloyd George, le premier ministre britannique, l’avaient envoyé rencontrer Lénine en Russie pour déterminer si le nouveau gouvernement bolchevique méritait une reconnaissance de la part des Alliés (Ce qu’il fera).

Lorsque Roosevelt devint président en 1933, il fit revenir Bullitt dans les sphères diplomatiques. En novembre 1933, Roosevelt l’enverra à Moscou comme premier ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union soviétique. En 1936, il sera muté à Paris pour y jouer le rôle de diplomate clé de Roosevelt en Europe jusqu’en 1940, lorsque la montée au pouvoir de Churchill en Grande-Bretagne et la défaite de la France feront tomber son rôle spécial en désuétude.

Et toujours pour ceux qui désirent en savoir plus : https://www.thebookedition.com/fr/37027_olivier-cape        

Olivier

Suite ici : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/06/zion-ou-l-avenement-de-zorglub-partie-10.html

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