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RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL DE SATAN (Partie 2)

Publié le par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

L'empire se réorganise, il se transforme,  il s'adapte à la nouvelle donne, sur un mode dégradé. Il ne retrouvera jamais une prospérité pareille à celle des deux premiers siècles de notre ère, ce qui contribuera à  vraie chute cette fois-ci, avec les invasions barbares et la déposition du dernier empereur à la fin du 5e siècle.

La dégradation constatée à partir des 3e et 4e siècles est avant tout économique et politique.

L'entrée progressive des Barbares sur le territoire désorganise l'appareil administratif et les réseaux commerciaux. Leur installation au Maghreb et en Egypte, en particulier, réduit l'approvisionnement de Rome en céréales.

Pour certains experts, vient s’ajouter à cela la «peste antonine ». L'épidémie frappe l'Empire romain à la fin de la dynastie antonine, durant les règnes de Marc Aurèle et Commode, entre 165 et 190. Certains historiens la voient comme cause probable du déclin démographique de l'empire et du dépeuplement des villes.

Il s'agissait probablement de la variole. Elle s'expliquerait essentiellement par l'impact de la «première mondialisation », notamment les mouvements des troupes à travers l'Empire qui ont favorisé la propagation des maladies contagieuses.

Ainsi, nous constatons que l'optimum climatique disparait doucement pour être remplacé par une période d'incertitudes, de désorganisation et de changements qui va durer environ trois siècles, constituant la transition de la fin de l'Empire romain.

Il en est de même de nos jours car, bien caché derrière un hypothétique réchauffement entropique soi-disant causé par la gueusaille, c’est en réalité une nouvelle période de refroidissement planétaire qui vient de pointer son nez.

Elle est adroitement cachée aux populations, par le biais d’un cirque médiatique voulant que nous soyons toutes et tous de vilains producteurs de CO2, cette horrible chose néfaste à la planète et sa végétation. Pourquoi ?

Afin de créer ce RESET des hommes riches tant voulu par Davos et qui permettra de prendre définitivement l’ascendant sur nos libertés déjà « en train de reculer » comme les glaces des Pôles.

Mais revenons à nos moutons !

Ailleurs sur cette terre, l'origine de l'effondrement des cités mayas a longtemps posé question aux archéologues. Le climat apparaît désormais comme un facteur clé de leur abandon.

Plus proche de nous, une profonde instabilité climatique aurait précipité la chute de l'empire khmer au 15e siècle. Plus proche encore, au début du 17e siècle, le climat se refroidit en Chine. Les sécheresses et les inondations se multiplient tandis que des famines dramatiques déciment des régions.

Déjà fragilisée, la dynastie au pouvoir finit par disparaitre. Dans une région proche de Shanghai (Jiangnan), généralement considérée comme un paradis, les années 1640 commencent mal.

La décennie qui vient de s’achever s’est caractérisée par un climat anormalement froid et sec et les récoltes ont été mauvaises. Le prix des denrées n'a cessé de monter, poussant aux tensions sociales.

Plus proche de nous encore, et en Gaule, la météo va jouer en défaveur des rois afin de nous amener la future « démocratie ».

Et c’est au moment de la Révolution française que ce discours anxieux au sujet du climat va se changer en catastrophisme à tous les étages. Il va y jouer un rôle important. Pour les révolutionnaires, cette dégradation du climat va devenir un moyen de blâmer la royauté pour sa mauvaise gestion des territoires ayant entrainé des disettes (mauvaises récoltes, prix du pain).

Le peu que comprenne la paysannerie de cette révolution téléguidée, c’est la récupération de droits dont ils estiment avoir été spoliés depuis vingt à trente ans. En effet, depuis plusieurs décennies le prix du bois augmente, l’aristocratie essayant de récupérer des droits féodaux autant que pécuniers sur les forêts.

Privatisées, les aristos construisent des murs autour, y mettent des gardes forestiers, pour rentabiliser au mieux la production de bois au détriment de la gueusaille. Au moment de la Révolution, une certaine élite parisienne vivant dans un autre monde (comme aujourd’hui) va mal apprécier ces revendications paysannes.

Ces déjà « bobos parisiens » sont acculturés au fait que l’accaparement des richesses forestières constitue la meilleure façon de gérer le patrimoine. C’est à partir de ce moment là qu’un discours en provenance d’agronomes et diffusé par les maires et les curés auprès des élites provinciales. Elle va considérer que lorsqu’on coupe le bois on crée une catastrophe climatique.

Manière machiavélique de gouverner les usages populaires de la nature, auquel va s’ajouter une loi de 1791 (deux poids deux mesures) qui permet au propriétaire forestier de déboiser chez lui, sans aucune autorisation administrative.

De là l’idée d’inculquer au gueux une conscience environnementale, mais à sens unique. 1789 peut donc, derrière ses faux idéaux, se résumer à comment on peut, par la tromperie, gérer un peuple de paysans libres, par le biais de la main invisible du gros propriétaire terrien.

Le tout aura été accompli sur fond de sécheresses, inondations, gels, orages… Car, sachez-le bien ! même sans industries polluantes et CO2 « mortifère », depuis un certain temps déjà, la météo est exécrable.

Celles des années 1787 et 1788 a fait flamber les prix du pain et poussé les Français dans la rue. Si elle n'a pas causé la Révolution, elle a lancé la mécanique de la rébellion qui sera formidablement entretenue par une élite prédatrice autant que franc-maçonnique.

De là à penser que le 14 juillet 1789 pourrait venir du 13 juillet, pas du 13 de 1789, jour d'émeutes comme d'autres en ce mois fiévreux ; mais d’un bien plus terrible : celui de l'année 1788, il n’y a qu’un petit pas facile à franchir.

Ce jour est celui où un terrible orage non politique mais climatique ravagea la France. «Tous les pays affectés de cet orage n'offraient plus que le spectacle de pays totalement ruinés et détruits par la grêle, écrit Charles-Joseph Messier, un astronome passionné de météorologie. Tout fut enterré, haché, abîmé, déraciné ; les toits découverts, les vitres brisées, les vaches et les moutons tués ou blessés ; le gibier, la volaille périrent. »

Une grêle désastreuse tua plusieurs personnes. Louis XVI étant à la promenade, son cocher fut tué. Les chevaux blessés, les portières du carrosse brisées. Les scientifiques se passionnent alors pour le sujet, allant jusqu’à peser des grêlons de plus d'un demi-kilo.

Les dégâts sont évalués à 25 millions de livres, soit 5 % du budget de l'Etat. Mais, comme de nombreuses pertes n'ont pas été déclarées, la note réelle aurait été deux fois plus élevée.

Même si plus de mille paroisses sont frappées, il serait cependant naïf de croire que l'orage de 1788 a déclenché la tempête de 1789. La France en comptait 38 000 à l'époque. Les récoltes amputées par la grêle ont certes poussé les prix à la hausse, mais on savait déjà que les récoltes seraient médiocres. En réalité, l'orage de 1788 est un symbole de la pagaille climatique qui a précédé la Révolution française.

Car la météo des années 1780 a été désastreuse. J’ai déjà longuement expliqué que tremblements de terre et éruptions volcaniques sont en lien étroits avec l’activité solaire. Le 8 juin 1783, débute l'éruption du volcan Laki en Islande.

Elle va durer huit mois. En Europe, les trois hivers suivants sont terribles. En 1785, une sécheresse inhabituelle survient en été. Il tombe dans le pays et dans les environs une quantité prodigieuse d'eau pendant le mois d'octobre et la moitié de novembre.

L'été 1787 est catastrophique après des récoltes miraculeuses l'année précédente. Des pluies fréquentes empêchent de moissonner. Quand la moisson est faite, le grain pourrit. La paille et le foin manquent. L'automne est pire encore.

Puis l'hiver est trop doux. Insectes et mauvaises herbes prolifèrent. La douceur continue au printemps. Puis en mai-juin, le thermomètre grimpe encore. Les grains de blé sont « échaudés » : la chaleur freine leur croissance.

Il ne pleut presque plus, comme en 1774, juste avant la « guerre des farines » de 1775, provoquée par la flambée des prix du pain.

Le pays s'échauffe aussi pour d'autres raisons. A court d'argent, après les dépenses engendrées par la contribution française à la guerre d'indépendance américaine (déjà), le roi veut augmenter les impôts et revenir sur les pouvoirs accordés aux parlements régionaux au début de son règne. Le 8 août, n'ayant pas encore perçu le problème de la récolte, il se résout à annoncer la convocation des Etats généraux.

Il maintient la libéralisation des exportations de grains mise en œuvre l'année précédente par son ministre des Finances, Etienne-Charles de Loménie de Brienne.

Les campagnes sont pour l'instant paisibles. Mais les médiocres moissons de l'été vont faire basculer le climat politique. L'orage du 13 juillet, et plus encore l'échaudage, aboutissent à un déficit de production d'environ un tiers, après une récolte 1787 déjà médiocre.

Les prix du blé et des autres céréales grimpent, dès juillet. La mécanique de la rébellion est enclenchée. En août, une première émeute éclate à Lamballe, en Bretagne, suivie d'autres en Provence et dans le Languedoc à l'automne.

Ayant succédé à Loménie de Brienne, Jacques Necker tente de réagir. Il interdit en septembre les exportations de grains. Deux mois plus tard, il subventionne même les importations d'Amérique.

Après un été trop chaud, la fin de l'automne puis l'hiver sont glaciaux. Jamais depuis en France les températures n'ont été aussi basses (86 jours de gel à Paris). Thomas Jefferson raconte dans ses Mémoires les grands feux au coin des rues à Paris, pour réchauffer les pauvres. Messier décrit une Seine glacée : « On y avait établi de petites boutiques de fruits et autres. »

Plus de 230 émeutes seront provoquées par le blé sur les quatre premiers mois de l'année 1789, soit quatre fois plus que sur toute l'année précédente. Dans certains champs qui ont gelé trop tôt, il faut ressemer en urgence, ce qui diminue encore la quantité à manger.

Les transports sont freinés par la glace des fleuves et des rivières. Et le dégel apporte à son tour son lot de catastrophes, car des blocs de glace cassent ponts et moulins. Le prix du blé continue de monter. A Lille, il prend 50 % en neuf mois.

La population n'en peut plus. Les actes de rébellion se multiplient partout et la maréchaussée est débordée. A Paris, des manifestants défilent le 27 avril en scandant notamment « Mort aux accapareurs ! Le pain à deux sous ! » Les autorités ordonnent l'inspection des fermes, pour que le grain disponible soit mis en vente. C'est dans cette atmosphère tendue que s'ouvrent les Etats généraux, le 5 mai 1789.

Des hypothèses circulent pour expliquer la pénurie. Au début, les grands fermiers et les marchands de grains ont été accusés de garder des stocks en espérant les vendre plus cher. J’adhère tout à fait à cette explication ! La soudure, cette époque entre l'épuisement des stocks et la récolte suivante, est douloureuse. Des pluies tombent en juin, retardant la moisson.

Le prix du pain continue de monter. Les manifestants qui défilent à Paris début juillet exigent avant tout la baisse des prix du grain et du pain. Les prix culminent à la mi-juillet, avant que les céréales des nouvelles récoltes commencent à arriver sur les marchés.

Mais c'est trop tard : la Bastille a été prise le 14 juillet, et un nouveau chapitre de l'histoire de France a commencé. Bien sûr, la crise agricole engendrée par l'incroyable succession de gels, d'inondations, de sécheresses et d'orages n'explique pas à elle seule la Révolution française.

La crise financière aiguë, les idées nouvelles des Lumières (orchestrées par les frères la truelle), une noblesse et un clergé cramponnés à leurs privilèges, l'inconscience du roi y ont aussi leur part.

Suite ici : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/10/rien-de-nouveau-sous-le-soleil-de-satan-partie-3.html

Olivier

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