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« Les gentils » Partie 3

Publié le par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

Retour à la première partie : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/11/les-gentils-partie-1.html

Les gouvernements américain et européen ne cherchent certainement pas une autre zone de guerre en plus de celle ukrainienne, qui vide les dépôts de munitions de l’OTAN et tarit l’envie de ses dirigeants d’intervenir dans des guerres qui ne sont pas les leurs.

Certains verront dans l’attaque iranienne une opportunité de se débarrasser du « mal de tête » qu’Israël leur cause depuis des années. Ce point de vue s’est intensifié ces derniers mois après les troubles internes dans l’État d’Israël, qui projette l’image d’un pays en conflit et en désordre avec une force civile épuisée qui a perdu toute volonté de mobilisation et de combat et, d’un autre côté, un pays sans direction, un gouvernement irresponsable et impuissant qui ne peut même pas faire face aux personnes qui bloquent les routes.

Du point de vue de l’Occident, la perte d’Israël ne serait pas si terrible, car de toute façon, le Moyen-Orient a tourné le dos à l’Occident lorsque l’Arabie Saoudite et ses partenaires du Golfe, des pays bien plus importants qu’Israël, ont décidé de tourner le dos à la faible coalition occidentale et de rejoindre l’Alliance orientale, forte et en pleine croissance : Russie, Chine, Iran, Corée du Nord, Venezuela et d’autres encore.

Les forces américaines déployées dans l’est de la Syrie sont censées protéger les intérêts américains, et non israéliens, et l’Iran a déjà démontré à plusieurs reprises qu’il n’avait aucun problème à attaquer ces forces américaines avec des missiles et des drones. L’administration américaine connaît l’attitude négative de la majorité libérale de la communauté juive américaine à l’égard d’Israël, en particulier ces derniers mois, et n’a donc pas peur de payer un prix public et politique trop élevé si elle permet à Israël de faire face seul à l’invasion iranienne.

L’argent du Qatar a également acheté des politiciens occidentaux pour qu’ils ne voient pas ce que le Qatar ne veut pas qu’ils voient, depuis la violation des droits de l’homme et des travailleurs étrangers au Qatar jusqu’à ce que l’allié du Qatar, l’Iran, envisage de faire à Israël.

Une invasion terrestre israélienne de la bande de Gaza présente donc un risque élevé. Si Israël s’enlise dans la bande de Gaza, ce qui n’est absolument pas exclu, il est fort possible que le Hezbollah ouvre un second front. Ce qui, à son tour, peut déclencher une réaction en chaîne susceptible d’échapper à tout contrôle. C’est là que réside le danger, si un cessez-le-feu n’est pas convenu suffisamment tôt dans le conflit. Mais au regard de tout ce qui vient d’être énoncé, une question se pose ?

Pourquoi, jusqu’ici, le Royaume Uni et l’Occident tout oxydé soutiennent-ils les crimes d’Israël ? Pour faire simple, je suis tenté de dire qu’ils pensent sérieusement à leurs miches. Ils investissent sur un avenir en train de devenir dystopique pour tout le monde. Nos politiciens occidentaux encouragent Israël à affamer les civils de Gaza et à les plonger dans l’obscurité pour les amadouer avant la prochaine invasion terrestre israélienne. Il est donc PRIMORDIAL de comprendre comment nous en sommes arrivés là, et ce que cela présage pour notre avenir.

Il y a plus de dix ans, Israël a commencé à comprendre qu’assiéger Gaza pouvait être à son avantage. Il a commencé à transformer la minuscule enclave côtière du statut de boulet lourd à porter en un jeu commercial très attractif dans sa politique de puissance internationale. Ce fut purement machiavélique.

Cette minuscule bande de terre a été transformée en un mélange de terrain d’essai et de vitrine. Israël a utilisé Gaza mode camp de concentration nazi. Pourquoi ? Pour développer TOUTE UNE BATTERIE DE JOUETS DYSTOPIQUES. Toutes sortes de nouvelles technologies et stratégies associées aux industries de la sécurité intérieure en plein essor dans tout l’Occident.

Et c’est là que les Athéniens s’atteignirent parce que ce but rejoint couillonavirus et ses restrictions imposées ainsi que les soi-disant djihadistes fous. Puisque les responsables des pays occidentaux « s’inquiètent » de plus en plus de l’agitation intérieure qui touche leur pays, parfois appelée populisme, quoi de mieux que de pouvoir leur fournir des solutions radicales.

À l’époque, en 2007, le siège des 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, imposé par Israël à la suite de l’élection du Hamas à la tête de l’enclave, a permis toutes sortes d’expériences. Comment contenir une population ? Quelles restrictions alimentaires peuvent être imposées et à leur mode de vie ? Quel effet l’enfermement et les bombardements répétés ont-ils eu sur les relations sociales et politiques des Palestiniens ? Comment recruter à distance des mouchards et de collaborateurs ? Enfin, comment maintenir les habitants de Gaza dans la soumission et empêcher un soulèvement ?

Tout cela ne vous rappelle rien !?

Matraquage et répression des Gilets jaunes puis l’horreur du Covid-19 et ses vaccinations forcées.

Tout ce qui allait permettre à nos p’tits capots d’attenter à nos libertés fut mis à la disposition des alliés occidentaux sur le portail commercial d’Israël. Capteurs électroniques, systèmes de surveillance, drones, systèmes de reconnaissance faciale, systèmes d’interception de roquettes, tours de tir automatisées, etc. Tous ont été testés en situation réelle à Gaza.

La réputation d’Israël a été sérieusement ébranlée par le fait que les Palestiniens ont réussi à contourner cette infrastructure de confinement le 7 octobre dernier avec un bulldozer rouillé, quelques deltaplanes et le sentiment de n’avoir rien à perdre. C’est en partie pour cette raison qu’Israël doit maintenant retourner à Gaza avec des troupes au sol pour montrer qu’il a encore les moyens d’écraser les Palestiniens.

Ce qui nous amène à la deuxième raison de l’utilité de Gaza. De plus en plus inquiétés par les signes d’agitation populaire dans leur pays, les États occidentaux ont commencé à réfléchir plus attentivement à la manière de contourner les restrictions que leur impose le droit international, formalisé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les deux camps traitaient les civils se trouvant de l’autre côté des lignes de combat comme de simples pions sur un échiquier.

L’objectif des rédacteurs du droit international était de rendre inadmissible la répétition des atrocités nazies en Europe, ainsi que d’autres crimes tels que les bombardements par la Grande-Bretagne de villes allemandes comme Dresde ou le largage par les États-Unis de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. L’un des fondements du droit international est l’interdiction des punitions collectives, les fameuses représailles contre la population civile de l’ennemi, dont les Palestiniens prennent plein les mirettes actuellement.  

Gaza constitue de fait la violation la plus flagrante de cette interdiction. Un million d’enfants y sont privés des libertés les plus élémentaires, telles que le droit de circuler, l’accès à des soins de santé appropriés parce que les médicaments et le matériel ne peuvent être acheminés, l’accès à l’eau potable et l’utilisation de l’électricité pendant une grande partie de la journée parce qu’Israël ne cesse de bombarder la centrale électrique de Gaza.

Israël n’a jamais caché qu’il punissait les habitants de Gaza parce qu’ils sont dirigés par le Hamas, qui rejette le droit d’Israël d’avoir dépossédé les Palestiniens de leur patrie en 1948 et de les avoir emprisonnés dans des ghettos surpeuplés comme Gaza. Ce qu’Israël fait à Gaza est la définition même de la punition collective. C’est un crime de guerre perpétré chaque seconde, depuis 16 ans. Et pourtant, personne dans la soi-disant communauté internationale ne semble le remarquer.

Juridiquement, « le plus délicat » pour Israël et l’Occident est la manière dont Israël bombarde Gaza, comme il le fait actuellement, ou envoie des soldats. Benjamin Netanyahu a a dit aux habitants de Gaza : « Partez maintenant ». Mais, pour aller où ? Comme lui et les dirigeants occidentaux le savent, les habitants de Gaza n’ont nulle part où aller, pour échapper aux bombes.

Toute attaque israélienne est donc, par définition, dirigée contre la population civile. C’est l’équivalent moderne des bombardements de Dresde dont je parle dans le tome 1 du Centième Gueux. Ainsi, depuis fin 2008 et son premier grand bombardement de Gaza, Israël élabore des stratégies pour surmonter cette difficulté, après l’instauration du siège.

Ce qu’ils désirent ? Trouver des moyens de réécrire les règles de la guerre en faveur d’Israël.

À l’époque, une unité juridique créée uniquement à cet effet craignait qu’Israël ne soit critiqué pour avoir fait exploser une cérémonie de remise de diplômes de police à Gaza. Israël avait alors tué de nombreux jeunes cadets : des civils, et non des soldats. En droit international, cela ne constitue pas une cible légitime. Les juristes israéliens s’inquiétaient également du fait qu’Israël avait détruit des bureaux gouvernementaux, l’infrastructure de l’administration civile de Gaza.

Désormais, tout cela est devenu de la roupie de sansonnet. Ce qui montre à quel point le pays a déjà changé de cap en matière de droit international. Toute personne liée au Hamas, même de manière indirecte, est considérée comme une cible légitime, non seulement par Israël, mais aussi par tous les gouvernements occidentaux. Le Hamas est pourtant un gouvernement, néanmoins, les responsables occidentaux ont rejoint Israël en le traitant comme une simple organisation terroriste.

C’est proprement une révision du droit international.

Si vous faites quelque chose pendant suffisamment longtemps, le monde l’acceptera, et un acte interdit aujourd’hui devient autorisé s’il est exécuté par un nombre suffisant de pays. En fait, Israël est coutumier du fait ! Pour les plus anciens, souvenez-vous !

L’attaque israélienne contre le tout jeune réacteur nucléaire irakien en 1981, un acte de guerre condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies. Israël avait alors commis un crime contre l’humanité. Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il s’agit d’une légitime défense préventive. Le droit international progresse au fil des violations.

Des responsables israéliens se sont rendus quatre fois aux États-Unis en 2001 pour persuader les responsables américains de l’interprétation de plus en plus souple du droit international par Israël en ce qui concerne l’assujettissement des Palestiniens. De quoi bodybuilder « la thèse de la guerre contre le terrorisme à l’échelle actuelle ». Ah ils ont bon dos les terroristes, tout comme le Covid-19 !

Il n’empêche que ces redéfinitions des règles de la guerre se sont avérées précieuses lorsque les États-Unis ont choisi d’envahir et d’occuper l’Afghanistan et l’Irak. C’est pratique le concept d' « avertissement préalable », en annonçant parfois quelques minutes à l’avance la destruction d’un bâtiment ou d’un quartier. Les civils vulnérables qui se trouvent encore dans la zone, comme les personnes âgées, les enfants et les handicapés, sont alors considérés comme des cibles légitimes s’ils n’ont pas quitté les lieux à temps.

Olivier

Suite ici : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/11/les-gentils-partie-4.html

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