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« Les gentils » Partie 4

Publié le par vecteur-douceur association : site littéraire et historique

Retour à la première partie : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/11/les-gentils-partie-1.html

Les autorités israéliennes profitent de l’assaut actuel contre Gaza pour modifier encore les règles. En 2009, Yoav Gallant, l’actuel ministre de la défense, était alors le commandant militaire en charge de Gaza, un « homme sauvage », qui n’avait pas le temps de s’occuper des subtilités juridiques. Il est de nos jours responsable de l’instauration d’un siège complet de Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant. Tout est fermé. Ce « brave homme » décrit les Palestiniens comme des animaux humains.

La punition collective entre alors dans un tout autre domaine. En termes de droit international, elle frôle le territoire du génocide, tant sur le plan rhétorique que sur le fond. Mais même des hommes politiques occidentaux centristes encouragent Israël.

Keir Starmer, le chef de l’opposition travailliste, l’homme qui est presque certain d’être le prochain premier ministre britannique, soutient le siège complet de Gaza, un crime contre l’humanité, en le reformulant comme le « droit d’Israël à se défendre ». Starmer et pourtant avocat spécialisé dans les droits de l’homme.

Par ailleurs, ce n’est pas une coïncidence si la position de Starmer contraste autant avec celle de son prédécesseur, Jeremy Corbyn. Ce dernier a été chassé du pouvoir par une campagne soutenue de diffamation antisémite fomentée par les plus fervents partisans d’Israël au Royaume-Uni.

Comme je l’explique à souhait dans Le Centième Gueux, à grands coups d’antisémitisme, c’est exactement le résultat que les responsables israéliens voulaient et attendaient.

Tout le monde sert les fesses devant la menace d’antisémitisme. Starmer est loin d’être le seul. Grant Shapps, le ministre britannique de la défense, a également exprimé un soutien sans faille à la politique israélienne consistant à affamer deux millions de Palestiniens à Gaza.

Rishi Sunak, le premier ministre, a apposé le drapeau israélien sur la façade de sa résidence officielle, le 10 Downing Street.

Quelle que soit l’ampleur de ce soutien collectif à Israël, présenté comme un acte de solidarité après le massacre de civils israéliens par le Hamas le 7 octobre dernier, le sous-texte est évident : La Grande-Bretagne soutient Israël au moment où il entame sa campagne de représailles pour crimes de guerre à Gaza. C’est également l’objectif du conseil donné par la ministre de l’intérieur Suella Braverman à la police de traiter comme des actes criminels le fait d’agiter des drapeaux palestiniens et de chanter pour la libération de la Palestine lors des manifestations de soutien à la bande de Gaza.

Les médias jouent leur rôle, comme toujours. Une équipe de télévision de Channel 4 a poursuivi Corbyn dans les rues de Londres , exigeant qu’il condamne le Hamas, confirmant l’antisémitisme de l’ancien dirigeant travailliste.

L’implication claire des politiciens et des médias de l’establishment est que tout soutien aux droits des Palestiniens, toute contestation du “droit incontestable” d’Israël à commettre des crimes de guerre, équivaut à de l’antisémitisme.

Cette double approche, qui consiste à encourager les politiques israéliennes génocidaires à l’égard de Gaza tout en étouffant toute dissidence ou en la qualifiant d’antisémitisme, ne se limite pas au Royaume-Uni.

Dans toute l’Europe, de Berlin à Paris et j’en passe et des meilleurs, des bâtiments officiels ont été illuminés avec le drapeau israélien. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré à plusieurs reprises que « l’Europe est aux côtés d’Israël », alors même que les crimes de guerre israéliens commencent à s’accumuler.

L’armée de l’air israélienne s’est vantée d’avoir largué quelque 6 000 bombes sur Gaza. Dans le même temps, des groupes de défense des droits de l’homme ont signalé qu’Israël tirait sur Gaza du phosphore blanc, une arme chimique incendiaire, qui constitue un crime de guerre lorsqu’elle est utilisée dans des zones urbaines. Plus de 500 enfants palestiniens ont été tués jusqu’à présent par les bombes israéliennes.

C’est du deux poids deux mesures. Il y a presque exactement un an, la présidente de la Commission européenne avait dénoncé les frappes russes sur les infrastructures civiles en Ukraine comme des crimes de guerre. « Priver des hommes, des femmes et des enfants d’eau, d’électricité et de chauffage à l’approche de l’hiver, ce sont des actes de pure terreur », écrivait-elle.

Pendant ce temps, la France a déjà commencé à disperser et à interdire les manifestations contre le bombardement de Gaza. Son ministre de la justice s’est fait l’écho de Braverman en suggérant que la solidarité avec les Palestiniens risquait d’offenser les communautés juives et devait être traitée comme un « discours de haine ».

Washington apporte un soutien sans faille à Israël, quelle que soit la décision qu’il prendra à l’égard de Gaza, comme l’a clairement indiqué le secrétaire d’État Anthony Blinken.

Même les responsables dont le rôle principal est de promouvoir le droit international, comme Antonio Gutteres, secrétaire général des Nations unies, ont commencé à s’adapter à l’évolution de la situation. Comme la plupart des responsables occidentaux, il a mis l’accent sur les « besoins humanitaires » de Gaza en évitant de parler des règles de la guerre qu’Israël est tenu de respecter.

C’est là le succès d’Israël. Le langage du droit international qui devrait s’appliquer à Gaza a cédé la place, bien au fond du couloir humanitaire, dans le noir et le froid, ils reste des malheureux dont les droits sont systématiquement bafoués et dont les vies sont anéanties.

Les responsables occidentaux sont plus que satisfaits de la direction prise. Non seulement dans l’intérêt d’Israël, mais aussi dans le leur. Car un jour, leurs propres populations pourraient leur poser autant de problèmes que les Palestiniens de Gaza en posent aujourd’hui à Israël. Soutenir le droit d’Israël à se défendre est, pour eux, une sorte d’investissement dans un avenir qu’ils savent dystopique, sauf pour eux ; du moins l’espèrent-ils ainsi.

Car vu l’endroit où se situe le conflit, venons-en à l’aspect eschatologique des choses. On peut penser ces versets hors contexte, mais je ne puis m’empêcher de penser à Zacharie 12 : 3 qui stipule : « En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; Tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; Et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. »

Si l’on se réfère à l’eschatologie biblique, Bibi Netanyahou n’est pas un psychopathe isolé. Ce sont de nombreux dirigeants israéliens ainsi qu’une partie du peuple israélien qui font l’objet d’une psychopathie collective, ce qui est très différent. Selon Freud, la religion (le christianisme) est une névrose collective. Les sionistes, même les plus sanguinaires, ne sont pas des psychopathes individuels.

Beaucoup d’entre eux sont dévoués au sein de leur propre communauté. Ils sont plutôt les vecteurs d’une psychopathie collective, c’est-à-dire d’une manière inhumaine de considérer et d’interagir avec les autres communautés humaines. Je suis  conscient que de traiter les dirigeants israéliens de psychopathes n’aide en rien à notre compréhension d’Israël. Mais c’est un point crucial.

Pour tenter d’avancer, il est nécessaire de reconnaître Israël comme un psychopathe collectif et d’étudier l’origine de ce caractère national unique et de comprendre ses schémas de pensée et de comportement. Mais même là, je me dois d’apporter un bémol. Comprendre intelligemment ne revient pas à éprouver de la haine pour Israël. Car, sachez-le bien, le Sionisme révisionniste de Bibi se nourrie de cette haine antisioniste. C’est même son super carburant.

À la base, le sionisme est un mouvement national d'une partie du peuple juif visant à la formation d'un foyer national, et à l'autodétermination du peuple juif en Terre d'Israël, correspondant à peu près à Canaan, la Terre sainte, ou à la région de Palestine. C’est le sionisme d’Yitzhak Rabin, qui, bien que doté de l’arme atomique afin de calmer les ardeur des voisins, se destinait au travail en terre d’Israël et se destinait à se cantonner à ses frontière actuelles.

Le sionisme révisionniste était, jusqu’à présent (un an à peu près), l'un des courants minoritaires du mouvement sioniste. Ce courant sera créé comme une « révision » des méthodes de fonctionnement de l'Organisation sioniste mondiale en 1923, lorsque son leader, Zeev Jabotinsky, se retirera de l'organisation.

En 1925, est fondée l'Alliance sioniste révisionniste. Mais,  « Gaza aidant », ce courant est actuellement en train d’entrainer tous les Juifs, pourtant majoritairement opposés à Bibi et ses idées folles, vers un courant eschatologique des plus dangereux pour le monde entier.

C’est donc avec ce sionisme travailliste qui fut symboliquement détruit par l’assassinat d’Yitzhak Rabin, à Tel Aviv, le 4 novembre 1995, qu’il convient de chercher une solution. Certainement pas avec Bibi. Les travaillistes représentent la frange avec laquelle les Arabes et les musulmans de monde entier se doivent de trouver un dialogue rationnel. Tout autre comportement antisioniste ne fera que nourrir la Bête Netanyahou et ses visées du Grand Israël allant du Nil à l’Euphrate.

La psychopathie, style Bibi, est un syndrome : une incapacité à se socialiser de manière authentique. Le psychopathe est incapable d’empathie. Par conséquent, c’est cette absence de toute inhibition morale dans sa relation à autrui qui, combinée à une soif de pouvoir, fait de lui ce qu’il est : un narcissique possédant une vision éléphantesque de sa propre importance. Dans son esprit, tout lui est dû car il est exceptionnel. Il n’a jamais tort et ses échecs sont toujours la faute des autres.

La vérité n’a aucune valeur pour le psychopathe. C’est un menteur pathologique, mais il n’en a guère conscience. Mentir lui est naturel et il apprend facilement à la simuler l’empathie. Son pouvoir réside dans son extraordinaire capacité à tromper. Il est immunisé contre toute culpabilité, tout en étant maître dans l’art de culpabiliser les autres.

Convaincu de son droit en toute circonstance, il est véritablement surpris par la rancune de ses victimes et les punira pour cela. S’il vole la propriété de quelqu’un, il considérera le ressentiment des spoliés comme une haine irrationnelle. Cette tare fait de lui un super héros bodybuildé et sur adapté à la vie sociale, puisque, pour lui, la vie sociale consiste uniquement à tracer son chemin individuel.

Ce « travers » nous fait bien entendu tout de suite penser à des Bill Gates, Soros, etc., tous ces multimilliardaires qui semblent tous dénués d’âme.

C’est pourquoi le véritable mystère n’est pas l’existence des psychopathes, mais leur faible proportion dans la population (environ 1%), mais le fait qu’ils ne se confondent pas avec le proverbial 1 % qui possède la moitié de la richesse mondiale. Une étude menée auprès des cadres supérieurs de grandes entreprises a montré que les traits psychopathiques sont répandus parmi eux.

Les grandes entreprises se comportent comme des psychopathes, insensibles à la souffrance de ceux qu’elles écrasent dans leur quête de profit. De fait, le comportement des entreprises et de leurs dirigeants est très similaire à celui d’un psychopathe. 

Le fait que les Juifs soient aujourd’hui représentés de manière disproportionnée parmi l’élite économique (ils forment la moitié des milliardaires américains, alors qu’ils ne représentent que 2,4 % de la population), ne signifie pas non plus que la psychopathie soit plus répandue parmi les Juifs.

Olivier

Suite et fin ici : https://vecteur-douceur.over-blog.com/2023/11/les-gentils-partie-5-et-fin.html

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